Quelles sont les implications éthiques de la production de cuir ?

Réputé pour sa résistance et sa durabilité, le cuir est une matière très utilisée dans l’industrie textile. Malheureusement, s’il a été pendant plusieurs années le matériau de prédilection des grandes marques de maroquinerie, il est depuis peu sujet à de graves polémiques. Bien qu’il n’y ait aucun doute sur sa qualité, les méthodes utilisées pour son obtention peuvent avoir des impacts considérables sur l’environnement.

L’impact environnemental de la production de cuir

Même si le consommateur ne le réalise pas forcément au premier abord, porter une ceinture en cuir n’est pas aussi anodin qu’on pourrait le penser. En effet, la production du cuir dite classique est directement liée à l’élevage et participe donc au réchauffement climatique. En plus d’être parfois effectuée dans des conditions qui laissent à désirer, l’élevage est l’une des principales sources de la pollution aux nitrates. De plus, le mode d’élevage des animaux dont la peau est utilisée pour la fabrication du cuir engendre l’émission d’une quantité considérable de gaz à effet de serre.

La production du cuir est aussi une source de déforestation massive puisque les entreprises qui en produisent déboisent de grandes surfaces forestières. Cela leur permet de mettre en place de grandes exploitations de soja et de créer d’immenses zones de pâturage afin de nourrir les animaux. Outre les pâturages, il est important de savoir que l’élevage des animaux utilisés pour la production du cuir exige une grande consommation d’eau. Dans un monde où le moindre excès impacte considérablement le bon fonctionnement de la nature, les inquiétudes émises au sujet des surconsommations engendrées par la fabrication du cuir ne sont que légitimes.

En dehors de l’élevage, le traitement subi par la peau putrescible est aussi une source de pollution pour l’environnement. Plus connu sous l’appellation de tannage minéral, il s’agit d’un soin qui exige l’usage de plusieurs produits chimiques. Déversés dans la nature, ces produits chimiques polluent considérablement les sols, les eaux et les nappes phréatiques. Ceci provoque des maladies graves chez les populations qui habitent à proximité des sites de productions, la disparition de certaines espèces d’animaux et bien d’autres impacts à long terme. Pour toutes ces raisons, il est essentiel de se tourner vers une production écoresponsable du cuir et mise en place dans l’Hexagone. Le cuir made in France est en effet gage de qualité et de respect des normes environnementales.

Comment consommer de façon responsable lorsqu’il s’agit de produits en cuir ?

Contrairement à ce que beaucoup de gens peuvent penser, en mettant l’accent sur les implications éthiques de la production du cuir, l’injonction n’est pas d’arrêter d’en porter. Il est plutôt question ici de vous amener à consommer de façon responsable les produits fabriqués avec cette matière.

Pour ce faire, nous vous recommandons de privilégier des articles en cuir (des sacs, des valises, des chaussures, des vestes et des montres) conçus dans le respect des normes en vigueur. N’hésitez pas à procéder au recyclage d’articles en cuir dont vous disposez. Pour réduire la déforestation et les impacts qu’elle a sur l’environnement, vous pouvez privilégier des produits d’occasion. Il existe aujourd’hui une multitude de sites internet sur lesquels vous pouvez vendre les affaires en cuir que vous n’utilisez plus et dont vous souhaitez vous débarrasser. Vous pourrez aussi y trouver des articles en cuir vendus à des tarifs très intéressants.

L’autre astuce qui vous permettra de consommer de façon responsable les produits en cuir est d’éviter la surconsommation. En effet, vous devez apprendre à acheter les articles dont vous avez véritablement besoin. Vous devez miser sur la qualité pour éviter de racheter à plusieurs reprises le même article en cuir et vous tourner vers les marques éthiques et responsables. Le made in France est très souvent cité en exemple dans l’industrie de la mode. Il en est de même dans le secteur de la maroquinerie.

Que penser des alternatives au cuir ?

Pour remédier aux impacts que la production du cuir a sur l’environnement, plusieurs alternatives sont proposées. C’est le cas par exemple du cuir vegan, du cuir d’ananas, du cuir marin, du cuir fait avec du champignon ou du liège, etc. La production de cuirs éco-responsables ne nécessite pas l’utilisation d’une grande quantité d’eau. Les substances chimiques qui entrent dans leur traitement sont aussi minimes.

Si la mise sur le marché de chacune de ces options part d’une bonne intention, il faut savoir qu’elle soulève d’autres problématiques. En effet, il est indéniable que les implications éthiques de leur production sont moins lourdes que celles du cuir véritable, mais elles ne sont pas inoffensives pour autant.

Par exemple, malgré la présence du mot vegan dans son appellation, le cuir vegan est fabriqué avec des matières synthétiques issues du pétrole (PVC, polyester, polyuréthane, etc.) et très nocives pour la santé. De plus, le cuir vegan n’est pas plus écologique que le cuir traditionnel puisqu’il est non biodégradable et polluant en raison de sa composition.

En ce qui concerne les cuirs issus des végétaux, ils sont très fragiles et leur qualité peut laisser à désirer. Il est donc difficile d’utiliser les articles faits à base de ces matières pendant longtemps.

Les préoccupations relatives au bien-être des animaux dans l’industrie du cuir

La production du cuir a toujours été associée à la maltraitance des animaux. En effet, les conditions dans lesquelles les animaux sont élevés ne sont pas toujours optimales. Selon les experts, ils sont parfois maltraités et sujets à des pratiques brutales qui mettent leur santé et leur bien-être en péril.

D’une part, ils peuvent être maintenus dans un enclos trop petit et plongé dans l’obscurité. Ils vivent parfois dans de très mauvaises conditions et sont susceptibles d’avoir des infections et des maladies. Ces animaux ne reçoivent pas de traitement adéquat. De plus, ils sont souvent castrés sans anesthésie.

D’autre part, pour produire du cuir, un nombre incalculable de bêtes sont tuées dans le monde, surtout en Chine. Certains cuirs sont même fabriqués à partir de la peau d’animaux en voie de disparition ou d’espèces menacées.

Certains pays ont mis en place des lois pour protéger les animaux contre la maltraitance. Il existe aussi des associations qui n’hésitent pas à lutter et dénoncer les entreprises qui ne respectent pas les normes de production du cuir.

Il faut cependant noter que ces règles ne sont pas encore en vigueur dans tous les pays. Il est donc difficile de s’assurer de leur respect, surtout qu’il est parfois difficile de déterminer les animaux dont les peaux ont été utilisées. Là encore, le cuir made in France prend tout son sens.

L’exploitation des travailleurs dans l’industrie du cuir

L’exploitation de la main-d’œuvre a toujours été un sujet très présent dans l’industrie de la maroquinerie. Il s’agit d’une réalité qui ne change pas car c’est une industrie qui demande beaucoup de main d’œuvre, avec des procédés difficiles à automatiser. En nous intéressant au sujet, nous avons remarqué que les travailleurs intervenant dans la production du cuir sont dans un premier temps mal payés.

Dans certains pays, le salaire des employés recrutés dans cette industrie est en dessous du salaire minimum en vigueur. Outre l’aspect financier, ils travaillent dans des conditions difficiles et sont parfois contraints de poser des actes qui vont à l’encontre de leurs convictions. Les travailleurs dans l’industrie du cuir sont parfois recrutés illégalement et ne bénéficient pas de la sécurité sociale ni des avantages dont un travailleur peut bénéficier dans le cadre de l’exercice de son métier.

Au risque de nous répéter, rappelons que le travail des travailleurs de cette industrie est parfaitement encadré en France. Acheter du cuir provenant d’une fabrication dans l’Hexagone garantit le respect des normes en vigueur.