Contraception masculine : quelles avancées en 2025 ?

Contraception masculine quelles avancées en 2025

Pendant des décennies, la contraception était plutôt une affaire de femmes. Une réalité qui interroge à l’heure où l’égalité entre les femmes et les hommes progresse dans de nombreux domaines. Les hommes ont aujourd’hui deux moyens contraceptifs validés scientifiquement : le préservatif et la vasectomie. Cette disparité entre les hommes et les femmes remet en question notre vision de l’égalité en matière de responsabilité contraceptive.

Heureusement, de nouvelles pistes émergent en ce qui concerne les types de contraception masculine. Pilules non hormonales, gels injectables, méthodes thermiques… Les choses évoluent ! Certaines sont encore expérimentales, d’autres pourraient être commercialisées dans les prochaines années. Petit tour d’horizon sur ces progrès qui pourraient changer la vie de millions de couples.

La vasectomie, un succès croissant mais timide

Commençons par une technique existante et qui se développe en France. La vasectomie consiste à couper les canaux déférents pour bloquer le passage des spermatozoïdes dans le sperme. En douze ans, le nombre d’actes a été multiplié par quinze : de 1 940 en 2010 à 30 288 en 2022, selon l’Assurance Maladie.

Cette évolution reflète une évolution des mentalités masculines françaises. Pourtant, la vasectomie ne concerne encore que 1,2% des hommes, bien derrière nos voisins allemands (2,1%) ou belges (3,7%). Son efficacité est proche de 100% mais son point faible est sa réversibilité aléatoire. Les reperméabilisations existent mais ne sont pas toujours couronnées de succès. De quoi refroidir les ardeurs de plus d’un homme soucieux de conserver sa fertilité.

YCT-529, la pilule sans hormones qui fait parler d’elle

Le grand rendez-vous de 2025 en la matière ? La publication dans Nature des résultats prometteurs de la pilule YCT-529. Mise au point par le laboratoire américain YourChoice Therapeutics, cette pilule se démarque des précédentes : elle est sans hormone.

Son action consiste à bloquer le récepteur de l’acide rétinoïque alpha, une protéine indispensable à la production de spermatozoïdes. En bloquant l’acide rétinoïque, un dérivé de la vitamine A, de se fixer sur son récepteur, la pilule suspend la production de spermatozoïdes.

Seize volontaires âgés de 32 à 59 ans ont participé aux premiers essais cliniques. Verdict ? Pas d’effet secondaire majeur. Pas de perte de libido, pas de trouble de l’érection, pas de sautes d’humeur. Les taux d’hormones sexuelles sont restés inchangés, confirmant la nature non hormonale du traitement.

Les essais menés sur les souris ont déjà montré une efficacité d’environ 99 % ainsi qu’une réversibilité totale de la fertilité six semaines après l’arrêt du traitement. Les premières études humaines confirment pour l’instant une bonne tolérance, mais il faudra encore vérifier son efficacité réelle chez l’homme.

Si les prochaines phases d’essais valident ces résultats, cette pilule pourrait potentiellement voir le jour d’ici la fin de la décennie. Cette approche marque une rupture avec les anciennes tentatives de contraceptifs masculins hormonaux, souvent associées à des effets secondaires comme l’acné, la prise de poids ou des variations d’humeur, similaires à ceux observés chez les femmes.

L’hydrogel ADAM, entre vasectomie et réversibilité

Autre piste : l’hydrogel ADAM de la firme américaine Contraline. Cette technique non hormonale consiste à injecter un gel dans les canaux déférents. Le gel crée une barrière qui empêche les spermatozoïdes de passer sans arrêter l’éjaculation ni les sensations sexuelles.

Le plus ? À l’inverse de la vasectomie qui coupe les canaux, l’hydrogel se résorbe naturellement après deux ans. La fertilité revient naturellement, sans nouvelle opération.

Les premiers tests sur 25 personnes ont été concluants. Deux volontaires sont devenus azoospermiques (absence de spermatozoïdes) après 24 mois. D’autres ont gardé une efficacité contraceptive continue pendant 12, 15, 18 et 21 mois. Aucun effet indésirable grave rapporté.

La société a reçu le feu vert pour passer aux essais de phase 2 avec au moins 30 participants. Si tout va bien, une commercialisation pourrait avoir lieu dès 2028. L’hydrogel ADAM est le juste milieu pour les hommes qui souhaitent une contraception longue durée mais réversible, sans prise quotidienne et non définitive.

Le gel hormonal NES/T bientôt sur le marché ?

Troisième voie avancée : un gel contraceptif hormonal à appliquer quotidiennement sur les épaules et les bras. Ce traitement transcutané combine testostérone et Nestorone, un progestatif puissant déjà utilisé dans les anneaux vaginaux avec une efficacité supérieure à 97%.

Les hormones absorbées agissent sur l’hypophyse pour réduire la production de FSH et LH, diminuant ainsi la testostérone dans les testicules et perturbant la maturation des spermatozoïdes.

Un essai international multicentrique mobilise actuellement 400 couples. Les résultats devraient tomber début 2026. Les essais précédents ont montré que 90% des participants atteignaient une suppression efficace de la spermatogenèse. Les effets secondaires observés ressemblent à ceux de la pilule féminine : acné, prise de poids, variations de libido. Commercialisation espérée vers 2030.

La méthode thermique, l’alternative militante

Moins médiatisée mais intéressante, la contraception thermique revient au goût du jour. Le principe ? Les testicules sont à l’extérieur du corps car la fabrication des spermatozoïdes nécessite une température de 2 à 4°C inférieure à celle du corps. En remontant artificiellement les testicules, on élève leur température à 37°C et on perturbe la spermatogenèse

Les méthodes thermiques, comme le slip chauffant ou l’anneau Andro-switch, doivent être portées longtemps chaque jour (environ 15 h). Elles deviennent efficaces après 3 mois et cessent de l’être si on arrête de les porter pendant plus de 12 h. Les recherches montrent qu’environ 78 % des hommes qui utilisent correctement ces dispositifs atteignent une contraception fiable.

Le plus ? Totalement réversible, pas de dérèglement hormonal, libido et érections conservées. Le hic ? Le port quotidien prolongé et les spermogrammes de contrôle. Une certification est en cours pour l’Andro-switch, avec une éventuelle commercialisation en 2028.

Une demande masculine réelle face à des obstacles

Des obstacles subsistent. D’abord, le financement : les investissements restent faibles comparés à ceux consacrés à la contraception féminine, les laboratoires craignant un marché peu rentable. S’ajoute une volonté politique encore timide, malgré un cadre législatif favorable. Enfin, de nombreux professionnels de santé manquent de formation sur ces méthodes, ce qui freine leur diffusion.

Les stéréotypes sociaux jouent un rôle sur les avancées. La contraception reste liée à l’indépendance féminine dans l’imaginaire collectif. Déconstruire cette image nécessite un travail de fond sur les normes de genre.

Enfin, les enjeux scientifiques sont considérables. Alors que les femmes produisent un ovule par mois, les hommes produisent des millions de spermatozoïdes par jour. Bloquer cette production massive, réversible et sans effets secondaires, est un défi biologique.

Un horizon prometteur

Les spécialistes sont unanimes : nous sommes à l’aube d’une révolution. Entre la pilule YCT-529, le gel hormonal et l’hydrogel ADAM, l’offre masculine devrait se diversifier d’ici 2030.

Cette révolution pourrait changer notre vision de la reproduction et de la responsabilité partagée. L’enjeu est plus que technique, c’est de remettre en question les rôles de chacun dans le couple et la société.

Les prochaines années seront cruciales pour traduire ces promesses scientifiques en réalités accessibles. Les hommes qui veulent prendre leur part de la contraception doivent avoir le choix, comme les femmes. Le chemin est encore long mais les signaux sont positifs pour enfin atteindre une égalité contraceptive.

Ecrit par : Trucs de mec
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