Bellevoye Prune : que révèle cette alliance entre whisky et eau-de-vie ?

Le Bellevoye Prune propose une approche inhabituelle : affiner un triple malt français dans des fûts ayant contenu de la vieille prune. Cette finition, rare dans l’univers du whisky, interroge : comment l’eau-de-vie traditionnelle française influence-t-elle le profil aromatique d’un assemblage de trois single malts ?
La maison Bellevoye, fondée en 2013, s’est construite sur cette idée de passerelles entre distillation française et codes du whisky. Après les éditions Bleu, Noir et Orange, cette cuvée Prune pousse la logique encore plus loin en jouant la carte des spiritueux de terroir.
J’ai testé cette référence pour comprendre ce qu’elle apporte réellement : effet de style ou véritable pertinence gustative ? Voici mon analyse complète, du nez à la finale.

Un triple malt affiné en fûts de vieille prune

Le Bellevoye Prune repose sur l’assemblage de trois single malts français. Chaque composant apporte sa propre structure avant l’affinage final. La particularité ? Un passage de plusieurs mois dans des fûts ayant contenu de l’eau-de-vie de prune.

Cette méthode reste singulière dans la production de whisky français. Peu de distilleries osent cette passerelle entre deux univers de spiritueux. L’eau-de-vie de prune imprègne le bois et transmet ses composés aromatiques au liquide. Le résultat trouve l’équilibre entre le caractère malté et les notes fruitées typiques du fruit à noyau.

Élevage et profil aromatique du Bellevoye Prune

Le vieillissement s’effectue en deux temps. D’abord trois à huit ans en fûts de chêne pour chaque single malt. Puis l’assemblage passe plusieurs mois dans les barriques ayant contenu l’eau-de-vie de prune. Cette finition apporte la signature fruitée du produit.

Au nez, les arômes de fruits à noyau dominent : prune, mirabelle, abricot. La palette s’ouvre sur la pêche et la poire. En bouche, la texture se montre charnue. Les saveurs fruitées persistent avec une intensité soutenue. La finale s’étire sur l’amande et les fruits compotés.

Les récompenses valident cette approche. Double médaille d’or au Concours Mondial de Bruxelles et au Concours International de New York en 2022. Médaille d’or à l’International Spirits Challenge dès 2020. Des distinctions qui confirment la cohérence technique de l’affinage.

La marque assume cette démarche 100% française. Orge, distillation, vieillissement, finition : tout se déroule sur le territoire national. Une cohérence de filière qui renforce l’identité du produit face aux références écossaises ou irlandaises.

Notes de dégustation du whsiky Bellevoye Prune

• Œil : robe jaune ambrée
• Nez : très aromatique sur des fruits jaunes et blancs. Fortement marqué par la prune et accompagné de notes de mirabelles, abricots, de pêches et de poires. Le tout souligné par de jolies notes d’épices douces
• Bouche : charnue, dévoile des saveurs fruitées et légèrement acidulée. Finale longue et persistante sur des notes d’amandes et de fruits compotés.

Une bouteille pensée pour durer

Le flacon du Bellevoye Prune reprend les codes des carafes traditionnelles, clin d’œil aux bouteilles à whisky d’autrefois. Ce choix, adopté après huit années d’existence de la maison, souligne la maturité du projet. Le verre travaillé évoque le savoir-faire des Meilleurs Ouvriers de France, et confère à l’objet une vraie présence sur la table.

Mais l’intention dépasse la simple esthétique. Une fois vide, la carafe invite à une seconde vie : accueillir un autre spiritueux, devenir une lampe ou un vase. Cette démarche de réutilisation s’inscrit dans la philosophie de Bellevoye, où la durabilité et la production 100 % française se répondent avec cohérence.

Détails pratiques et conseils d’achat

Le Bellevoye Prune affiche un prix de 78,90 €, pour une bouteille de 70 cl titrant à 43 % vol. Un positionnement qui le place dans la moyenne haute des whiskies français.

Côté distribution, on le trouve chez les cavistes spécialisés, où l’échange avec un professionnel permet souvent d’obtenir un conseil personnalisé sur la dégustation ou les accords possibles.
La référence figure également au catalogue de La Maison du Whisky et sur certaines plateformes comme Amazon, avec des tarifs variables selon les périodes.

👉 Mon conseil : préférez l’achat en cave indépendante. Le prix reste comparable, mais l’accompagnement et la qualité du service font toute la différence.

À qui s’adresse le Bellevoye Prune ?

Le Bellevoye Prune s’adresse à l’amateur curieux, ouvert aux expériences gustatives hors des sentiers battus. Inutile d’être collectionneur pour l’apprécier : son approche fruitée parle d’abord à ceux qui aiment la gourmandise aromatique et les spiritueux expressifs.

Sa finition à la vieille prune intrigue les palais en quête de profils originaux. À l’inverse, les adeptes de whiskies tourbés ou boisés risquent de rester à distance : ici, tout se joue sur la chaleur du fruit et la rondeur du malt.

Les connaisseurs de la gamme Bellevoye y verront une évolution cohérente, prolongeant l’esprit maison sans rupture. Après le Bleu, le Vert et le Noir, cette édition pousse plus loin la logique du 100 % français et de la filiation entre whisky et eau-de-vie. Elle séduira aussi les amateurs de prune, mirabelle ou calvados, désireux de croiser leurs repères dans un registre inédit.

Quand et comment le déguster ?

Le Bellevoye Prune s’exprime pleinement en digestif, où ses notes fruitées trouvent un écho naturel avec la fin du repas. Sa texture charnue et sa rondeur aromatique prolongent agréablement le moment. À l’apéritif, il se montre plus exigeant : son profil riche demande de l’attention et un peu de silence.

Servez-le à température ambiante, autour de 18 à 20 °C. Un verre tulipe permettra de concentrer les arômes et d’apprécier la progression olfactive. Laissez-le respirer quelques minutes avant la première gorgée : le fruit s’arrondit, le malt s’ouvre. L’ajout d’une goutte d’eau n’est pas indispensable, mais il peut révéler une dimension plus douce,.

Une idée cadeau pertinente

À 78,90€, le Bellevoye Prune s’inscrit dans la catégorie des beaux cadeaux.. Il convient pour un anniversaire, une pendaison de crémaillère ou les fêtes de fin d’année. La bouteille-carafe renforce l’aspect cadeau : elle marque les esprits par son design.

Offrez-le à quelqu’un qui apprécie déjà le whisky mais cherche à sortir des sentiers battus. Moins indiqué pour un néophyte qui découvre l’univers des spiritueux. Le profil atypique demande un minimum de culture en la matière.

Le Bellevoye Prune face aux autres références

La gamme Bellevoye compte sept expressions différentes. Chacune se distingue par son vieillissement et son profil aromatique. Par exemple, le Bleu constitue l’entrée de gamme avec un double élevage en fûts de chêne français. Après trois à huit ans en barriques, il passe neuf à douze mois en fûts neufs avec chauffe spécifique. Le résultat offre rondeur et finesse. Tarif autour de 45€.

Le Vert monte d’un cran avec un affinage en fûts de Calvados. Les arômes de pomme et de fruits caramélisés dominent. Plus complexe que le Bleu, il séduit les amateurs de finitions atypiques. Comptez environ 99€.

Le Prune se positionne au même niveau tarifaire légèrement en dessous du vert. Sa particularité ? L’affinage en fûts d’eau-de-vie de prune crée un profil unique dans la gamme. Les fruits à noyau remplacent les notes vineuses des autres références.

Quelle référence choisir ?

Vous aimez les whiskies doux et accessibles ? Le Bleu reste une valeur sûre pour débuter. Son profil rond plaît au plus grand nombre. Le rapport qualité-prix joue en sa faveur.

Vous recherchez l’originalité ? Le Vert ou le Prune s’imposent. Le premier tire vers la gourmandise pomme-caramel. Le second mise sur les fruits jaunes et l’amande. Deux approches différentes d’un même concept de finition.

Le Prune s’adresse à ceux qui connaissent déjà les eaux-de-vie françaises. Son profil fruité intense demande une certaine habitude. Moins polyvalent que le Bleu, plus typé que le Vert.

Mon avis : faut-il succomber au Bellevoye Prune ?

Le Bellevoye Prune s’inscrit dans la lignée des créations singulières de la maison française. Un whisky qui assume son identité, joue sur la richesse aromatique et revendique une approche artisanale bien marquée.

Un nez expressif et fruité

Dès l’ouverture, la palette aromatique s’impose avec une franchise remarquable. Les fruits à noyau dominent : prune, mirabelle, abricot légèrement confit. Cette intensité donne le ton d’un whisky chaleureux, presque solaire, où la maturité du fruit guide toute la dégustation.

Une bouche ample et charnue

La texture se montre généreuse, presque pulpeuse. On retrouve la densité d’un fruit mûr, soutenue par une rondeur maltée et une belle cohérence aromatique. La finition en fûts d’eau-de-vie de prune affirme ici toute son influence : elle apporte du volume, une touche légèrement liquoreuse, et une signature reconnaissable entre mille.

Une personnalité marquée, mais pas universelle

Ce profil très fruité divisera sans doute. Certains y verront une gourmandise assumée, d’autres regretteront un manque de tension ou de fraîcheur en finale, où dominent parfois les fruits compotés. Le tarif de 78,90 € le place face à des références écossaises déjà bien établies, plus classiques dans leur équilibre. Les amateurs de tourbe ou de boisé intense risquent d’y rester indifférents.

Une question de regard et d’usage

Le rapport qualité-prix reste cohérent au regard du travail d’assemblage et de finition. On paie ici la singularité plus que la performance brute. Pour un whisky français, l’exécution impressionne par sa précision et sa constance. Le Bellevoye Bleu, plus polyvalent, conviendra mieux à une dégustation régulière.

Pour qui ?

Le Bellevoye Prune séduira les connaisseurs déjà familiers de la gamme. Il prolonge l’esprit Bellevoye sans le trahir, avec une touche fruitée inédite. Idéal en cadeau pour un amateur curieux ou en bouteille d’appoint dans une cave de dégustation. Moins indiqué, en revanche, pour une première découverte du whisky français.

Un whisky à découvrir pour sa différence, non pour la comparaison. C’est un spiritueux de curiosité, complexe et cohérent dans sa démarche. En somme, c’est une parenthèse fruitée au cœur de la création française.

Conclusion

Le Bellevoye Prune mérite-t-il de rejoindre votre collection ? Oui, si vous cherchez un whisky français qui sort des sentiers battus. Non, si vous attendez un profil classique ou une référence quotidienne.

Cette cuvée assume pleinement son parti pris fruité. Elle valorise le savoir-faire hexagonal avec cohérence, de l’orge jusqu’à la finition en fûts d’eau-de-vie.
À 78,90€, vous valorisez l’originalité et le travail d’assemblage. Un choix qui fait sens pour élargir une cave ou offrir à un amateur éclairé.

Le whisky français continue d’écrire son histoire. Le Bellevoye Prune y contribue avec caractère, sans chercher à imiter les codes établis. Une démarche respectable qui trouvera son public.

L’abus d’alcool est dangereux pour la sante. À consommer avec modération. Pour réduire les risques, il est recommandé de limiter sa consommation à deux verres par jour maximum par jour et pas tous les jours.

Crédit photos : Mélie K – https://bombastikgirl.com – Tous droits réservés.